l’illusion esthétique et le trompe l’oeil, ou l’exception au pacte esthétique
Les figures impossibles de ESCHER : il peint des figures ambiguës où il est difficile voire impossible de distinguer plusieurs images concomitantes ainsi que le seuil perceptif de basculement de l’un à l’autre ; elles peuvent donc être interprétées de manière différente selon
les points de vues ou des attentes du spectateur ; il y a aussi des objets impossibles qui seraient impossibles à construire dans la vraie réalité tridimensionnelle, on ne peut que les représenter en deux dimensions : dans le « Belvédère » (1958) on voit un jeune garçon tenir dans ses mains un cube impossible de Necker sans s’apercevoir que toute la construction derrière lui est basée sur ce même cube ; l’échelle qui conduit au second étage est autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Dans la « Cascade » on voit à la fois monter et descendre l’eau dans une sorte de mouvement perpétuel.
Dans « Montée et descente » (1952) des sortes de moines marchent sur des escaliers impossibles qu’ils montent et descendent sans cesse car la marche la plus basse coïncide toujours avec la plus haute.
Enfin dans « Relativité » (1953), il réalise une composition où le haut et le bas, ainsi que le positionnement des objets, dépendent de la position occupée par le spectateur ; 3 mondes cohabitent à l’intérieur d’un même édifice ; les personnages sont répartis en 3 groupes et ce qui est mur pour les uns est un plafond pour les autres, ce qui est fenêtre pour les uns est ouverture au sol pour les autres. Escher semble vouloir nous révéler qu’il y a plusieurs niveaux de réalité parfois opposés et irréconciliables, donc une multiplicité de vérités. D’ailleurs il n’a jamais considéré ses œuvres comme achevées mais plutôt comme des solutions raffinées à quelque problème technique.