quelques mots d’Alain sur Spinoza
Alain, concluant son ouvrage sur Spinoza, écrit le 5 décembre 1946 :
« A examiner l’âme humaine et à bien la définir, on trouvera que l’erreur n’est rien et que le méchant n’est qu’esclave. Il faut donc se résigner à la nécessité de Dieu qui consiste en l’inertie des corpuscules. D’où l’on revient, par une fuite en soi-même, à l’Esprit du Fils, qui est tout de grâce. Et enfin à l’esprit tout seul qui est fantaisie et frivolité. A chacun de fêter sa Pentecôte, qui consiste à jouir du bonheur de penser, et à pardonner à Dieu. C’est là l’idée la plus cachée et la plus pacifiante. Repousser de soi le Pascal qui ne cesse d’importuner Dieu.
Et soyez heureux. »