30 juin 2024 ~ 0 Commentaire

poème de Borgès sur Spinoza

 

« Brume d’or, l’Occident éclaire

La fenêtre. Le manuscrit assidu

Attend, déjà chargé d’infini.

Quelqu’un construit Dieu dans la pénombre

Un homme engendre Dieu. C’est un juif

Aux yeux tristes et à la peau citrine ;

Le temps le mène comme le fleuve mène

Une feuille dans l’eau qui décline.

Peu importe. Le sorcier insiste et travaille

Sur Dieu avec géométrie délicate ;

Depuis sa maladie, depuis son rien ;

Il continue d’ériger Dieu par la parole,

L’amour le plus prodigue lui fut octroyé,

L’amour qui n’attend pas d’être aimé. »

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