LES « TETES D’EXPRESSIONS » PAR CHARLES LE BRUN

Les « têtes d’expression  des passions de l’âme» de Charles Le Brun (peintre de la galerie des glaces à Versailles, XVIIème siècle) s’inspirent de la théorie cartésienne des passions, mais aussi de la théorie aristotélicienne de l’art comme imitation (mimesis), pour montrer que les passions restent toujours le signe d’une interaction entre l’âme et le corps ; le visage traduit mais aussi, de ce fait, trahit les affects. Cf également les masques (persona en latin) utilisés dans le théâtre grec pour traduire les émotions ou les passions d’une personne et faire paraître vrai ce qui est seulement feint. Le Brun joint à ses dessins ses propres commentaires. Le jeu consiste ici à retrouver les passions correspondantes. [à relier à la physiologie des passions et à la physiognomonie] Source : Wikipedia + http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/les-expressions-des-passions-de-lame-par-charles-le-brun-1727

Le Brun, Charles (1619-1690). Les expressions des passions de l'

Le Brun, Charles (1619-1690). Les expressions des passions de l'

Le Brun, Charles (1619-1690). Les expressions des passions de l'

Le Brun, Charles (1619-1690). Les expressions des passions de l'

Le Brun, Charles (1619-1690). Les expressions des passions de l'

Le Brun, Charles (1619-1690). Les expressions des passions de l'

VII. Le désir. Cette Passion rend les sourcils pressez & avancez sur les yeux, qui sont plus ouverts qu’à l’ordinaire ; la prunelle enflammée se place au milieu de l’œil ; les narines s’élèvent & se ferment du côté des yeux ; la bouche s’entre-ouvre, & les esprits qui sont en mouvement donnent une couleur vivre & ardente.

XII. La tristesse. L’abattement que la tristesse produit fait s’élever les sourcils vers le milieu du front plus que du côté des joues ; les yeux presque fermez, mouillés & abaisses du côté des joues ; la prunelle est trouble ; le blanc de l’œil jaune ; les paupières abattuës & un peu enflées ; le tour des yeux livides ; les narines tirant en bas ; la bouche entre-ouverte & les coins abaissez ; la tête nonchalamment penchée sur une des épaules ; la couleur du visage plombée ; les lèvres pâles & sans couleur.

XVI. L’horreur. L’objet méprisé cause quelquefois de l’horreur & pour lors le sourcil se fronce & s’abaisse beaucoup plus. La prunelle située au bas de l’œil est à moitié couverte par la paupière inférieure ; la bouche entre-ouverte, mais plus serrée par le milieu que par les extrémités, qui étant retirées en arrière, forment des plis aux joues ; le visage pâlit & les yeux deviennent livides ; les muscles & les veines sont marqués.

XVII. L’effroy. La violence de cette Passion altère toutes les parties du visage, le sourcil s’élève par le milieu ; les muscles sont marquez, enflez, pressez contre l’autre, & baissez sur le nez, qui se retire en haut aussi-bien que les narines ; les yeux forts ouverts ; la paupière de dessus cachée sous le sourcil ; le blanc de l’œil environnée de rouge ; la prunelle égarée se place vers la partie inférieure de l’œil ; le dessous de la paupière s’enfle & devient livide ; les muscles du nez et des houes s’enflent, & ceux-ci se terminent en pointe du côté des narines ; la bouche fort ouverte, & les coins fort apparents ; les muscles et les veines du col tendus ; les cheveux hérissés, la couleur du visage comme du bout du nez, des lèvres, des oreilles, & le tour des yeux pâle & livide ; enfin tout doit être fort marqué.

XVIII. La colère aiguë. Les effets de la colère en font connaître la nature. Les yeux deviennent rouges & enflammés ; la prunelle égarée et étincelante ; les sourcils tantôt abattus, tantôt élevés également ; le front très ridé ; des plis entre les yeux ; les narines ouvertes & élargies ; les lèvres se pressant l’une contre l’autre, l’inférieure surmontant la supérieure, baisse les coins de la bouche un peu ouverts, formant un ris cruel & dédaigneux.

XIX Haine ou Jalousie. Cette Passion rend le front ridé ; les sourcils abattus & froncés ; l’œil étincelant, la prunelle à demi cachée sous les sourcils tournés du coté de l’objet : elle doit paraître pleine de feu aussi-bien que le blanc de l’œil & les paupières ; les narines pâles, ouvertes, plus marquées qu’à l’ordinaire retirés en arrière, ce qui fait paraître des plis aux joues ; la bouche fermée en sorte que l’on voit que les dents sont serrées ; les coins de la bouche retirez & fort abaissez ; les muscles des mâchoires paraîtront enfoncés ; la couleur du visage partie enflammée, partie jaunâtre ; les lèvres pâles ou livides.

XX. Le désespoir. Comme cette Passion est extrême, ses mouvements le sont aussi ; le front se ride de haut en bas ; les sourcils s’abaissent sur les yeux, & se pressent du côté du nez, l’œil en feu & plein de sang ; la prunelle égarée, cachée sous le sourcil, étincelant & sans arrêt, les paupières enflées & livides ; les narines grosses, ouvertes, & élevées ; le bout du nez abaissé ; le muscles, tendons, veines enflés & tendus ; le haut des joues gros, marqué & serré à l’endroit de la mâchoire ; la bouche retirée en arrière est plus ouverte par les côtés que par le milieu. La lèvre inférieure grosse et renversée ; l’on grince des dents ; l’on écume ; l’on se mord les lèvres, qui sont livides comme tout le reste du visage ; les cheveux sont droits & hérissées.

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